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Les iles magiques

par Roch Jub, en 2009 ...

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Première vitesse, il est tôt, je fais un dernier tour avec la moto et quitte Ziguinchor. Direction Kafoutine pour deux jours de retraite. Environ cent kilomètres me sépare de mon objectif, la route est tranquille, quelques militaires, des nids de poule, rien de plus normal. Arrivé à destination je retrouve quelques connaissances, j'en profite pour déjeuner et laisse ma moto à un ami qui me dépose à Kassel, un petit village au bout d'une piste rouge au bord du fleuve. La pirogue d'un seul bloc brut arrive, il faut traverser la mangrove pour rejoindre l'autre coté, les îles dans une ambiance trés calme, seulement le bruit des pagaies et des quelques crabes qui font bouger des feuilles.




Après la traversée, il n'y a plus que la nature, un simple chemin de sable large de quelques dizaine de centimètres s'enfonce au loin dans le paysage. Vu la position du soleil ça doit être la fin d'après midi, j'avance petit à petit, captivé par le paysage. Il n'y a de nombreux oiseaux rares de toutes les couleurs, les herbes sont hautes et remue au gré du vent qui souffle. Tout est trés vert. Je m'arrètes quelques fois pour me reposer et profiter du décors qui s'étire devant mes yeux, comme dans un film, les couleurs sont choisies. Il faut marcher une dizaine de kilomêtres pour rejoindre le premier village, Hilloul. Dans les larges allées de sable blanc quelques enfants jouent, mais un silence paisible règne. Les maisons sont espacées, naturelles, tout est trés aéré. Quelques grands Baobabs aux proportions incroyables dispensent des coins d'ombres, mais même eux, malgré leurs taille, semblent tranquilles dans ce monde.

Je me ballade un peu dans le village, et me dirige finalement dans la direction des trois grands arbres au loin. On m'en a dit beaucoup de bien. Je croises quelques personnes, les gens sont calme et sympathiques. La grande majorité des habitants sont catholiques ou anémistes et vivent d'une certaine manière coupé du monde. Une seule petite boutique vend quelques produits de première nécessité, le reste est amené par pirogue. Il n'y a ni électricité ni eau courante. Sur mon chemin je croise une école, m'assieds un peu pour lire, les enfants m'amènent des fruits des arbres du coin sans se trop se soucier de moi, je goutte au pain de singe et un autre fruit acidulé mais tout bonnement indescriptible. Au bout d'un chemin qui ne ressemble plus vraiment a un chemin, j'arrive dans une allée entre deux champs.

Il n'y a personne d'autre que moi, les champs sont délimités par des barrières faite de branches en bois alignées verticalement, et dans chaque parcelle, une multitude de plants de chanvres indien organisés en petit groupements, comme une multitude d'alvéoles bien organisées. Les plantes mesurent pour la plupart un bon mètre, j'étais passé un mois plus tôt avec un vélo, quand il n'y avait que des semis. Après un bref coup d'oeil dans les différents vergés, je retourne au village car la nuit a commencer a tomber. Je n'ai pas arrété de la journée, je suis exténué, ayant marché pieds nu une bonne partie du chemin, mes pieds sont dans un état peu gracieux. Il ne me reste plus qu'a trouver un coin ou passer la nuit, et c'est le boutiquier qui me propose de dormir chez lui.

La nuit a été très appréciable, au petit matin je refais le lit et plis bagages. J'ai prévu de continuer ma route vers un village plus loin, mais avant je retourne dans les champs pour mieux apprécier les lieux. Je suis accueillis par trois gamins a moitié nus qui n'ont pas plus de huit ans, ils sont charmants. Un peu étonné moi même, mais sans doute moins qu'eux, nous nous engageons tout les quatre pour une visite des cultures. Ils m'entrainent de champs en champs entre les allées sinueuse qu'ils connaissent comme leurs poche. Je profite du décors pour me reposer un peu a l'ombre et continuer ma lecture, en attendant que le soleil me laisse un peu de répit.

Une fois reposé, je continu ce chemin, quelques kilomètres et je suis à Kuba, un braconnier se ballade avec son fusils a la main, quelques personnes sont assises sur un banc, les environs du village sont trés dégagés, mais le village ressemble plus a ce qu'on peut trouver ailleurs, bien que l'ambiance soit toujours très calme. Cette fois ci je ne sais pas ou aller donc je me ballade sans trop savoir, et finalement arrive encore une fois dans les plantations. Elles sont moins nombreuses, mais tout aussi impressionnantes. La nuit me rattrape finalement encore une fois, et le sommeil aussi. Je vais donc chez le chef de village qui m'héberge chez lui, on partage un petit plat de riz, qui après toutes ces aventures me fait le plus grand bien, et je vais enfin dormir.

Le lendemain, le fils du chef me réveil tôt pour aller prendre un pirogue qu'on ne trouvera jamais, on en profite alors pour visiter le village, il me parle un peu des tabous anémistes, m'indique quelques bois sacrés, sur le chemin on croise des récolteurs de vin de palme avec qui on partage un bouteille du matin, encore sucrée. Une fois bien réveillé je repars en sens inverse travers un village puis l'autre, sans m'arrêter cette fois ci, pour pouvoir attraper la pirogue a temps avant la pause de mi-journée. Il y a déjà une dizaine de jeunes sur la petite plage qui sert d'embarcadère, la pirogue cette fois motorisé accoste et nous emmène le plus loin possible, mais il faut tout de même parcourir les derniers mètres dans l'eau.

De retour a Kafoutine, je prends un repas bien mérité, n'ayant quasiment pas mangé en deux jours, et pars retrouver ma moto. Une dernière nuit et je prends la route, direction Ziguinchor. Un petit arrét le long de la route le temps de bavarder avec les militaires lourdement armés, tank a l'appuie, et je suis déjà arrivé. Une bonne douche, et je vais dormir. Je ne sais pas ce qui vient de se passer, mais c'était magique.


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